Il est parti, Teina. Il a lutté jusqu’au bout, comme un guerrier.
Teina était devenu un grand ami du Versant avec la pièce « Le bambou noir » d’un autre guerrier Jean-Marc Pembrun. Une aventure théâtrale hors des chemins battus, poétique, humaine, spirituelle.
Il nous a accompagnés, de la Maison de la Culture de Papeete à notre clairière enchantée, au bord du lac Marion, où il a sculpté un Tiki qui scelle notre amitié.
Au dernier Colloque International, il a fait une intervention remarquée, lui, qui déjà marchait difficilement, guerrier fatigué ;il a parlé, je m’en souviens, des hôpitaux parisiens qui voient venir beaucoup de polynésiens frappés par le cancer, tant d’années après les essais nucléaires français du Pacifique.
Il a chanté jusqu’au dernier jour, encore pour l’hommage à Françoise, il a arraché des larmes à toute la Compagnie, il a réussi à chanter, il ne respirait plus, il a chanté comme un guerrier.
Sois en paix Teina, ton chemin est exemplaire.
Dans les moments difficiles, tu disais avec ce regard venu du fin fond de la grande tradition des ancêtres : On est des guerriers !
On honorera ta mémoire comme tu l’as fait pour ceux qui t’ont donné la vie, et le sens de la vie.
- Gaël Rabas -