L'art du Théâtre en soi, quand il est pratiqué comme il faut, est un art de transmetteur.
La poésie, la grande poésie vient de très loin, passe par les auteurs, les vrais, les poètes, puis les artistes de la scène recueillent précieusement les textes, leur donnent vie et transmettent à leur tour au public, à vous, au monde.
C'était la connaissance ancienne et traditionnelle des aèdes, tout autour de l’antique Méditerranée.
Si le Versant a existé, c'est parce qu'on nous a transmis. Mon père bien sûr, mais aussi Capucine ma mère, deux artistes, des vrais, qui ont su nous transmettre la plus belle part de leurs richesses.
Après, s'il faut choisir, il y a eu Liliane Atlan, grande écrivaine du siècle, et Pierre Vial, et aussi Jean Claude Durand et Daniel Martin, deux comédiens de haute volée, qui m'ont apporté tant de choses belles. Je suis heureux, Daniel va jouer dans notre prochaine création "SILENCE" d'Areski Mellal.
Les comédiennes aussi, Maud Rayer, Océane Mozas...
Et Françoise Dorgambide nous a transmis l'art de la commedia dell'arte, la vraie, ce théâtre de l'énergie, qu'elle avait reçu des plus grands, surtout des Italiens.
Alors quoi de plus naturel que de commencer à transmettre les rênes de l'attelage ?
Même si j'ai la chance d'avoir une énergie comme à vingt ans, je crois avoir transmis à Fleur, ma fille, le goût et l'art de la création. Elle a vingt ans, et elle a un avenir clair dans notre théâtre…
La transmission se fera harmonieusement... même si de jeunes vocations apparaissent.
Joachim, c'est une promesse, ton tour viendra, mais tu as le temps !