25 janvier 2021
C'était à la médiathèque Toki-Toki de Bidart, à l'occasion de la 5ième édition des Nuits de la Lecture. Il était 16h30, parce que la nuit en période de couvre-feu commence à 18h.
Mais dans l'espace feutré de la médiathèque avec son design contemporain tout neuf, se tenait à distance respectable une quintessence de public, attentif au comédien derrière sa table pliante, en train de lire des textes de la lumineuse littérature de la fabrique des femmes : Nathalie Sarraute, Virginia Woolf, Agotha Kristof, Violette Leduc, Chloé Delaume...
Le comédien, c'était moi, et je frissonne encore de joie de cette petite aventure. Je salue l'initiative de la ville de Bidart et le courage du Théâtre du Versant d'avoir voulu être présent en chair et en os, dans cette nuit crépusculaire de la lecture, où d'ailleurs elle se déroulait tant bien que mal sur les écrans froids du numérique.
Les pupilles des spectateurs, à fleurs de masque, étincelaient dans cette obscurité, et les mots des auteures, romancières, essayistes, poétesses, formaient les plus belles vagues délivrées de la contagion virale qui nous assaille en ce moment.
Oh ! cette lecture, elle a vu le jour déjà en juillet dernier, un des soirs festifs d'été programmés dans les jardins du Théâtre du Versant. La voix séraphique de Camille m'accompagnait, émaillant mes textes de ses chansons poétiques.
Eté, hiver, il n'y a pas de saison pour que la parole lise publiquement les romans de nos auteures. L'Ecriture sera Femme ! Il suffit à nouveau qu'on puisse humer l'air des papillons dans le ciel.
- Michel Pouvreau -