Texte : Jean-Marc Tera'ituatini Pambrun
Dramaturgie : Nicole Piron
Mise en scène : Gaël Rabas - Françoise Dorgambide
Avec : Teuhi Teina Ronald - Safia Hammideche - Samuel Jego
Scénographie : Brigitte Rabas, Virginie Salane, Christian Dubois
Marionnettes : Louis Philippe Della Valentina
Costumes : Claudie Cocquerelle
Lumières : Jacky Rivoal
Né d'une rencontre à Tahiti entre Gaël Rabas et l'auteur au cours d'une précédente tournée.
Ce n'est pas exagéré de considérer « Le bambou noir » comme une véritable révélation de la littérature polynésienne contemporaine.
Le thème est le parcours d'un jeune artiste tahitien entre Paris et la Polynésie. Son ascension sociale, puis la chute et le bannissement. La confrontation entre les idéaux de jeunesse et les réalités politiques de son pays.
Jean-Marc Tera'ituatini Pambrun par Stéphanie Ariirau - Richard -
Anthropologue de formation, il a passé l'essentiel de son activité professionnelle dans le secteur de la culture polynésienne où il a occupé des fonctions importantes : directeur du département des traditions du Centre Polynésien des sciences humaines, chef de service de la culture de la mairie de Faa'a, directeur de la maison de la culture de Papeete, conseiller auprès du gouvernement local à deux reprises.
Pourtant, contre toutes les apparences, son parcours institutionnel fut loin d'être tranquille puisqu'il a été limogé à deux reprises par deux ministres de la culture du gouvernement Flosse pour son indocilité. Car, ce qui caractérise ce contestataire invétéré c'est son franc-parler et son refus de se plier à ce qu'il appelle « tout ce qui insulte l'intelligence humaine ». Rebelle à toute forme d'autoritarisme, profondément attaché à la liberté d'expression, il ne fait aucune concession à ceux qui menacent de l'entraver.
Personnalité dérangeante autant par ses actes que par ses écrits, parallèlement ou alternativement à ses fonctions publiques, il a porté la contestation dans de nombreux domaines de l'activité polynésienne : culture, recherche, enseignement, environnement, syndicalisme, journalisme... Autant de facettes qui font de cet humaniste et intellectuel engagé, un auteur à part et créatif qui écrit dans les genres les plus divers : pamphlétaire, conteur, poète, essayiste, dramaturge, auteur de nouvelles. Par son éclectisme déroutant, il reste pour le moment un auteur inclassable.
Depuis 2000, il se consacrait entièrement à l'écriture pour, dit-il « servir de porte-parole au peuple polynésien ». Un engagement pour lequel il s'est vu être récompensé par le Salon insulaire du livre d'Ouessant qui lui a décerné le Prix fiction 2004 pour sa pièce Les parfums du silence. Avec cette distinction, le milieu littéraire des îles lui a donné une véritable dimension culturelle et intellectuelle en Polynésie. Depuis août 2005, il occupait également les fonctions de Directeur du Musée de Tahiti et des Îles, Te Fare Manaha.
Vaite Urarii
Synopsis
La mise en scène : un théâtre pour voyager
En scène, trois comédiens répètent « Le bambou noir ».
« Elle » et « Lui » incarnent tour à tour tous les personnages.
« Lui », la plupart du temps est la figure de Pambrun, à la fois le personnage et le narrateur.
« Elle », donne vie à plusieurs femmes qui ont compté pour l'auteur, Agathe, Minia, mais aussi sa mère, sa soeur, si importantes.
« Le musicien » est le troisième personnage. Il incarne l'autre côté de la réalité, l'autre versant du monde, celui des « déambulateurs de la nuit » dont parle Pambrun.
Il est le rêve, la musique, il permet de dépasser la dimension personnelle pour arriver à une destinée collective et mythologique de l'histoire du peuple Ma'ohi.
Se déroulent ainsi, sur un rythme rapide, les épisodes marquants d'Ouessant à Papeete, de l'assemblée générale des étudiants tahitien (de Paris) aux négociations immobilières avec un promoteur à Punauia.
En scène, ce décor de valises, objets de répétition, de désordre d'où surgissent d'intenses moments de théâtre drôles souvent, et parfois bouleversants.